C’est hier soir, minuit tapant, que s’est clos la période d’admission de projets pour l’édition #3 de l’Atelier K. Sans connaître pour l’instant le nombre de projets reçus, je sais déjà que l’intérêt suscité par le projet est toujours bien réel, et que le choix final des candidats retenus ne sera pas facile à faire.

Tant mieux, parfait.

Je suis content de voir qu’on parle d’Atelier K. On me pose beaucoup de questions sur la nature, le fonctionnement, l’objectif du projet. Pas seulement à Montréal – les cellules Kino d’ailleurs s’y intéressent, certaines pensent à nous suivre dans l’intiative. Pas seulement à Kino – des cinéastes extérieurs à notre mouvement le scrutent de près, y voient une belle alternative au financement traditionnel de leurs films.

Je crois sincèrement que le concept d’Atelier K a le potentiel qu’il faut pour connaître un grand succès, mais, juste au moment où il nous faut encore une fois choisir les projets qui semblent les plus intéressants, je me pose encore la question: ça s’adresse à qui, Atelier K?

• Hypothèse #1: Atelier K est là pour donner à tout cinéaste indépendant, rodé aux tournages sauce Kino Kabarets, sa première chance à la tête d’un « gros » tournage (sur plusieurs jours, avec une équipe imposante…pis du cash à l’écran).

C’est définitivement ce que je croyais lorsque j’ai pris part à la première édition. Pour moi, c’était un véritable atelier de formation, qui a démystifié la production plus lourde, et m’a ouvert les yeux sur tout ce qui pouvait, ou ne pouvait pas, marcher dans un film plus ambitieux. Sauf que, on s’en rend compte, le projet intéresse de plus en plus des réalisateurs plus expérimentés, qui connaissent déjà bien ce système, et qui viennent donc y chercher autre chose.

• Hypothèse #2: Atelier K est une méthode de production de court-métrage alternative visant à positionner Kino00 comme une véritable boîte de production.

Si c’est le cas, on engage une armée de producteurs et on ouvre les inscriptions au Québec en entier? Pourquoi se limiter aux rangs de Kino si le but est de produire les meilleurs films possibles? Non, forcément, l’idée vient de nous, et on doit l’offrir d’abord à nos membres les plus fidèles et les plus talentueux…me semble.

• Hypothèse #3: Atelier K est le summum de l’expérience Kino, qui ajoute, à la liberté et la débrouillardise du Kino Kabaret, le temps et l’argent suffisant pour pousser le résultat encore plus loin.

C’est ce qu’il me plait à croire. Pourtant, sans vouloir dénigrer le moins du monde le travail des 11 premiers participants, je ne crois pas qu’on puisse dire que l’Atelier K a jusqu’ici produit les meilleurs films Kino. Il y a donc quelque chose à rectifier, peaufiner, réviser, réfléchir…

C’est à ça que je pense ce soir. Il y a bien sûr l’hypothétique hypothèse #4, qui pourrait être l’une de vos suggestions, quelque chose qui m’a échappé jusqu’ici… mais ce que je redoute le plus, c’est l’hypothèse #5 : toutes ces réponses. Parce que si c’est le cas, ça rend notre travail de sélection juste un peu plus difficile…

Les heureux élus seront dévoilés d’ici la fin du mois! Restez à l’antenne!