Kino Brunch 2013

Un homme se sert de la nourriture alors qu'on voit en arrière-plan la scène et une partie de la salle du Théâtre RialtoAvant la projection

Pour plusieurs, c’est l’occasion d’amener leurs enfants à une projektion mensuelle de Kino. Pour d’autres, c’est l’occasion pénible d’avoir à se lever un dimanche matin. Mais pour tous le Kino Brunch permet de comencer l’année en troquant bière, verre de vin et maïs soufflé pour œufs, petites patates rôties, bacon et jus d’orange. François Jacob était notre hôte pour cette projektion matinale de janvier. Nous avons pu voir en introduction une dernière fois la bande-annonce préparée par David Émond-Ferrat et présentée depuis un an lors des soirées mensuelles.

Sweet

Le programme principal a débuté avec Sweet, un film de Jesse Malcolm Sweet. Il a été réalisé dans le cadre du kabaret qui s’est déroulé lors des derniers Rendez-Vous du Cinéma Québécois. Plus précisément, ce film fait référence au film C.R.A.Z.Y. de Jean-Marc Vallée.

Jesse nous a expliqué les défis qu’il a eu à relever comme :

  • Évoquer un univers plus personnel
  • Réaliser un film davantage basé sur les dialogues que sur les ambiances
  • Tourner simultanément à deux caméras à cause du temps restreint disponible.

François l’a questionné à propos d’un de ses projets en parallèle. Jesse est en train de préparer un long métrage à la manière Kino, c’est à dire avec peu de moyens et la générosité bénévole de ses artisans. Ça en est encore à ses balbultiements mais un groupe Facebook sera mis sur pied sous peu pour les personnes intéressées à s’impliquer dans le projet.

Le secret de Simone

Roger Renaud est venu ensuite nous présenter son film Le secret de Simone. Dans la suite de films qu’il tourne avec des personnes du quatrième âge, celui-ci commence par un petit clin d’œil sur les similitudes entre la vie dans une commune et celle en centre pour personnes âgées. Il se poursuit avec les côcasseries qui viennent avec l’âge.

Roger nous a entretenu des difficultés de la réalisation de ce film que ce soit l’installation technique ou encore les défis à travailler avec des personnes qui ont des troubles de la mémoire. Il nous a brièvement parlé aussi d’un concours de vidéo amateur en cours avec des prix dont Kino est le modèle.

Cours Pousse

Le film suivant est issu d’un projet organisé par L’Af Tuléar (soit l’Alliance Française de la ville de Tuléar sur l’île de Madagascar). Ce projet a permis à Olivier Bonenfant d’encadrer des cinéastes et de réaliser ce petit film dans le cadre d’un kabaret sur place. Olivier nous a raconté quelques anecdotes de ce périple à Madagascar (dont vous pouvez avoir davantage de détails en lisant la première, deuxième et troisième partie de son récit sur son blogue.)

Cours Pousse nous raconte la rivalité entre deux frères qui tentent de ramener un avant l’autre un bidon d’huile à leur mère. Un film dans la pure tradition de Kino, fait avec (très) peu de moyens mais dans un décor totalement différent de ce à quoi nous sommes habitués.

Avant

Après que nous l’ayons vu, David Émond-Ferrat nous a parlé de son film produit au kabaret de Montréal en 2011. Avant illustre la manière surnaturelle dont un homme reprend contact avec sa petite famille. Ce kino avait été projeté lors de la soirée Trompe-L’Œil, soirée consacrée aux effets visuels.

François l’a interrogé sur la quantité assez phénoménale de sa production depuis son arrivée à Kino. David lui a répondu que c’est tout simplement parce qu’il aime toutes les étapes de la réalisation d’un court métrage et que la formule Kino le stimule énormément.

Hit and Run

François a présenté Charles Dubé comme un ancien de Kino 640 bien que celui-ci soit maintenant actif à Montréal. Les deux personnages principaux de son film Hit and Run discutent de leurs relations amoureuses insatisfaisantes chacun de leur côté au téléphone avec un ami. Leur rencontre aura un impact inattendu.

Ce projet a été le résultat de la participation de Charles à un concours qui encourageait les jeunes cinéastes à réaliser un court métrage à l’extérieur des grands centres urbains québécois. Une petite anecdote de tournage: Un des moments charnière du film fait intervenir une grosse araignée. Charles a cherché à en emprunter une en vain jusqu’à ce que quelqu’un lui ait fait remarquer qu’il était possible d’en louer une. Ce qu’il a fait et par le fait même il a découvert qu’il était possible de louer à peu près n’importe quel animal pour un tournage par exemple.


Nous voyons sur scène David Émond-Ferrat, Alexandra Oakley et Roger Renaud, qui ont relevé le défi du mois, François Jacob, l'animateur de la projektion, et Dominic Goyer, l'auteur du scénario imposéCeux qui ont relevé le défi, François Jacob et Dominic Goyer

Défis

Le retour de la pause a été l’occasion comme à l’habitude de dévoiler les courts kinos soumis pour le défi du mois. Ce mois-ci, les réalisateurs étaient jumellés à des comédiens pour concrétiser un mini scénario imposé.

Trois kinoïtes ont relevé le défi. Nous avons eu droit à l’annonce d’un traumatisme canin et à un décompte inquiétant, mais c’est la comédie de bureau Vérité ou conséquence d’Alexandra Oakley qui s’est méritée la faveur du public.

François a demandé à Dominic Goyer, l’auteur du scénario imposé, son avis sur les films réalisés. Celui-ci a été surpris par ces différentes interprétations d’autant plus qu’il n’était pas au courant au départ que le produit final devait durer moins de deux minutes.

Kino Tel Aviv

Charles-Louis Thibault accompagné d’Olivier Bonenfant caméra à la main ont investi la scène pour nous expliquer qu’une nouvelle cellule Kino était en incubation à Tel Aviv en Israel. Pour lancer leur première réunion de production, les organisateurs ont demandé des petits vidéos d’encouragement des différentes cellules Kino dans le monde. Le public présent au Rialto en ce début d’après-midi ne s’est pas fait prié pour faire sa part d’applaudissements et de cris d’encouragements qu’Olivier a capturé numériquement.

Téléphone arabe

Un nouveau venu, Chadi Alhelou, nous a montré son premier kino, Téléphone arabe. D’origine syrienne, il s’est inspiré pour son film de son expérience personnelle d’immigration au Québec il y a quelques années. Le personnage principal du film essait de comprendre les histoires qu’il entend, les événements qu’il voit et ce qu’il se passe réellement.

Chadi nous a révélé par la suite qu’il espère bien faire une suite à ce premier court métrage. Par contre, auparavant il a comme projet d’aller faire du travail humanitaire dans sa Syrie natale. Il aimerait d’ailleurs en profiter pour y tourner un documentaire.

Dualité

Dans un registre totalement différent, le film de Danny Draper nous a amené dans une histoire sur les conséquences de l’intimidation chez les jeunes. Dualité suit une jeune fille en détresse qui laisse un message vidéo à son père.

Danny nous a expliqué qu’il avait écrit le scénario de ce film pour qu’il soit interprété au départ par un homme mais il l’a adapté pour mieux correspondre à l’actualité car quelques jeunes filles dans les quelques dernières années se sont enlevées la vie après avoir subit de l’intimidation. La jeune comédienne, Kémilia Laliberté, dont le film repose sur les épaules, était montée sur scène avec Danny pour dire entre autres comment elle s’était préparée pour ce rôle avec une intervenante en prévention du suicide.

La vidéo a été publiée sur internet où elle a récolté un nombre impressionnant de visionnements. Elle a même été mentionnée dans les médias. Danny était agréablement surpris par toutes les réactions suscitées par ce film.

À la dérive

Le dernier film de cet après-midi est né au mois d’octobre dernier lors du plus récent kabaret de Montréal. Il faisait partie de la projection dont le thème était Huis-Clos et dont les réalisateurs n’ont su que quelques jours à l’avance leur lieu de tournage.

Dominic Goyer devait tourner son film sur un voilier. Le résultat : À la dérive où un homme et sa femme participent aux jeux imaginés par le patron de celui-ci sur son… voilier. Le fait que ce bateau soit d’origine européenne (et donc que ses prises électriques n’étaient pas compatibles avec l’équipement vidéo nord-américain) et le fait que finalement ils n’aient pas eu le droit de quitter la rive ont été parmi les imprévus qui ont remodelé à quelques reprises le scénario.


Juste avant que le brunch soit déclaré clos, François nous a annoncé que le défi du prochain mois sera un film qui commence par la fin

Prochain rendez-vous, le premier février.

Crédit photos: Olivier Bonenfant


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